Projet Ecocollège 81 2009-2010

Interg-haie-nération

Publié le mardi 15 juin 2010 15:43 - Mis à jour le jeudi 10 juin 2021 10:06

Article rédigé par Jean-Luc Hervé :

Ce vendredi 26 mars après-midi, une quinzaine de collégiens de l’éco-collège de Dourgne venaient rencontrer les résidents de la maison de retraite des Arcades à Dourgne. Dominique Colombel, animatrice, à l’origine de cette réunion, présentait le thème, et faisait circuler la parole Des haies omniprésentes dans la vie rurale d’hier Que de souvenirs qui affluent ! Ces haies « naturelles », qui venaient toutes seules, et »qui étaient là depuis Adam et Eve » jouaient de multiples rôles. Bordures qui délimitaient les champs, leurs piquants empêchaient les troupeaux de traverser. Elles freinaient le vent, tenaient la terre des talus, abritaient le gibier, et « les oiseaux mangeaient les cassanelles » (fruits de l’aubépine). Nos anciens évoquent avec émotion les arbres autour des fermes : « on se mettait à l’ombre » « quand le tilleul fleurissait, ça sentait bon, il y avait des abeilles »« c’était beau, on ne les aurait coupés pour rien au monde ». Quand nos anciens faisaient du développement durable La vie de tous les jours était étroitement liée à la haie et à ses trésors. La haie fournissait fagots et bois pour le chauffage et la cuisine. Les fagots étaient échangés au boulanger contre le pain. On fabriquait les sabots avec l’aulne, léger et facile à travailler. De la haie venaient les manches d’outils en noisetiers, les jougs en frêne, les poutres, chevrons et planchers des maisons étaient sciés dans le peuplier, l’ormeau servait à faire les escaliers. Les paniers étaient faits en osier. On plantait cerisiers et pruniers pour leurs fruits. En cas de maladie, les bougeons de ronce guérissaient la gorge, les fleurs d’aubépine soignaient le cœur, et »l’hiver, on buvait l’infusion de tilleul, avec de l’eau de vie ». La ramure des frênes, coupée, était donnée aux vaches et aux lapins… Un piboul traoucat La haie est aussi dans le répertoire des chansons, et l’échange se terminait en chantant le « Se canto » : « Al foun de la prado, i a un piboul traoucat, lou coucut i canto… ». Le goûter prolongeait ce temps de rencontre autour des jus de fruits et du gâteau. Les résidents étaient heureux d’avoir évoqué leurs souvenirs, et de voir des jeunes leur rendre visite ; les collégiens, qui disaient au début de la rencontre « ne pas faire attention aux haies », repartaient étonnés par tant de souvenirs aussi vivaces. Pour entretenir à leur tour le bocage que nous ont légué nos aînés, ils participeront la semaine prochaine à la plantation d’une haie le long du chemin du Vigné, à Dourgne.